Je savais que tu m’attendais by Line Dubief

Auteur:Line Dubief [Dubief, Line]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Polar en région, Policier
ISBN: 9791035324452
Google: 5vzaEAAAQBAJ
Éditeur: Geste Éditions
Publié: 2023-10-03T23:00:00+00:00

Septembre 2021

Une tasse à la main, je bois mon café, les yeux rivés sur la photographie de mon fils fixée sur la porte du réfrigérateur. Ses yeux bleu azur me renvoient l’image d’un jeune homme élégant, au charme incontestable. Je m’approche et caresse doucement son visage lorsque la sonnerie de mon portable retentit.

« On dîne ensemble ce soir ? »

Chacune de mes journées est ponctuée des sms ou des appels téléphoniques fréquents de Lucien. De temps à autre, lorsqu’il est sur Paris, nous communiquons par visio-conférence et, parfois même, déjeunons à distance avec la vague impression de partager notre repas.

— Oui, avec plaisir…

— Mais pour ça, il faut que tu viennes me chercher à la gare !!

Après un court silence, je comprends : il est là…

— Non ? Tu es à Besançon… balbutié-je, sous l’effet de la surprise.

— Je suis dans le train… Tu m’as dit que tu ne travaillais pas. J’étais sur Paris et, au moment de prendre mon billet pour La Rochelle, j’ai regardé les départs pour Besançon et me voilà… Mon train arrivera en gare TGV à 17 h 28.

Je regarde ma montre. Il sera là dans un peu plus de deux heures.

— Ne t’embête pas pour le repas. Réserve une table, là où tu voudras, je t’invite…

— ça tombe vraiment bien que tu viennes aujourd’hui, je voulais te parler d’une petite maison oléronaise que j’ai repérée sur un site… Et d’une autre chose…

Aussitôt après avoir raccroché, je m’active dans l’appartement. Je range les quelques vêtements qui trainent de-ci, de-là avant de passer l’aspirateur dans la chambre et le séjour. Dans la cuisine, les casseroles restées sur l’évier sont rangées. Le frigo vide m’exhorte à faire quelques courses pour le petit déjeuner du lendemain, notamment. Après ma douche, je choisis un ensemble de sous-vêtements flatteurs sur lesquels j’enfile une petite robe noire de saison. Brossage de mes cheveux, une pointe de maquillage, un rouge carmin sur mes lèvres, un dernier regard dans le miroir et je sors.

Aussitôt dans l’appartement, tout semble naturel, bien loin de la gêne ressentie lors de sa première venue chez moi. Nos mots, nos gestes, nos silences, tout semble couler. Comme une évidence. Il dépose son sac dans la chambre et vient s’installer près de moi, sur le canapé.

— Alors, cette petite maison. Tu me la montres ?

Je lui parle du décès récent de mon père et de la somme d’argent qu’il m’a laissée et qui me permet d’envisager la réalisation de ce rêve de pied-à-terre sur Oléron.

— Ainsi, lorsque je serai enfin à la retraite, je m’y rendrai quand bon me semblera et, surtout, j’y resterai aussi longtemps que je le voudrai.

Mon ordinateur affiche l’offre proposée par l’agence immobilière. Je commente en faisant défiler chacune des vues.

— Elle n’est pas très grande, mais semble plutôt en bon état et bien placée. L’emplacement est important pour moi. J’aimerais me passer au maximum de ma voiture… Peut-être est-elle un peu loin du centre de La Brée et du bord de mer… Tu la trouves comment ?

— Plutôt bien.

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